mardi 20 mai 2014

Aux soins intensifs


Depuis quelques années je profite des vertus venues des profondeurs de la terre, à Gréoux-les-Bains (Alpes de Hautes-Provence) lors de ma cure thermale.
Au mois de mai, j’élimine ainsi toutes les tensions hivernales, pour m’extraire de la vie quotidienne et m’offrir une parenthèse de quiétude.
Rhumatismes et mal de dos nous concernent tous.
Les eaux de Gréoux ont des origines profondes, cette eau millénaire prend sa source à 1200 mètres de profondeur et sort à 42°.
La richesse de leur composition en soufre et en calcium les classe dans les eaux thermales sulfatées, calciques et sodiques, avec une forte présence de magnésium et de nombreux oligo-éléments.
Ces eaux ont vraiment un effet décontractant, anti-inflammatoire et tonifiant sur les fibres musculaires.
Par expérience, j’en suis convaincu.
Hormis les soins (le matin) j’en profite pour découvrir les paysages typiques de Provence aux portes des Gorges du Verdon….et peaufiner ainsi mon coup de pédale en vue des prochaines épreuves de l’été.
Et de plus, revenir avec de belles images à vous faire partager.
L'établissement thermal grysilien est expert dans le traitement des affections rhumatismales et des voies respiratoires.
Je suis dans un hôtel sympa à Saint Martin de Brômes à 6 kilomètres de Gréoux.
Village typiquement provençal.
Le GR4 part de Royan et se termine à Grasse en passant à St. Martin de Brômes. Il relie l'Atlantique à la Méditerranée.
Saint-Martin possède un riche patrimoine. La tour (14ème siècle) servait à l'origine de tour de guet et d'entrepôt pour l'impôt seigneurial. L'église (12ème siècle) est coiffée d'un clocher pyramidal en pierres.
Une épicerie...
...un café et un bureau de poste dans le village
Après quelques kilomètres, les routes de la lavande, découverte d'une tradition avec notamment celui du plateau de Valensole.
Dès le mois de juillet, les abeilles pourront se délecter des lavandes
De belles grimpettes, mais...

...la récompense est au sommet. Dans toutes ces balades, il ne faudra pas regarder la moyenne, ce serait du gâchis. Le tour du lac de Sainte Croix est un parcours bien bosselé. La montée vers Aiguines vaut le détour. Depuis St Martin, 110 kilomètres et D+ 1500 m.
L'entrée des Gorges du Verdon au Pont du Galétas

La couleur verte du Verdon est due au fluor et aux micro-algues qu’il contient : elle est à l’origine de son nom, du latin viridum, « lieu verdoyant ». La couleur turquoise du lac de Sainte-Croix est due quant à elle aux fonds argileux.
Maintenant pour faire le tour des Gorges par la route de la "Corniche Sublime", il faudra de bons mollets. Depuis St Martin, 146 kilomètres D+ 2550 m. De sérieux passages à 10%, on passe 3 cols dans des paysages fantastiques.


L'autre option pour découvrir les gorges c'est la Route des Crêtes. Une boucle de 22 km depuis la Palud avec une montée musclée de 7 km entre 8 et 13% et un revêtement granuleux.
On profitera des nombreux belvédères pour reprendre son souffle et la beauté paysage saura justifier notre débauche d'effort.
Et si on relève un peu le nez, admirons ces magnifiques planeurs, le vautour fauve ou vautour moine. Une envergure imposante de 2,5 à 3 mètres en fait l’un des plus grands rapaces d’Europe.
Trompe l’œil à la Palud-sur-Verdon
Baudoin Gassies est le santonnier d'Aiguines, un charmant village du Haut Var à l'entrée des Hautes Gorges du Verdon (rive gauche) . Il a commencé son métier de santonnier en 1986, en prenant la succession de l'atelier de Léon Gaubert, un maître santonnier de la fin du 19ème siècle. Baudoin Gassies a hérité des moules en plâtres anciens, datant des années 1930, il perpétue la tradition de santons traditionnels et les modèles du maître santonnier fondateur
Perché sur un éperon rocheux, Sainte Croix du Verdon offre une vue magnifique sur les eaux turquoise du lac.
C'est une terre de prédilection pour le vélo, où tous les ingrédients sont réunis pour ravir à la fois les rouleurs et les cyclosportifs.
Pas de soins le dimanche, j'en profite pour me programmer une grande sortie. Après la traversée du plateau de Valensole, je rejoins la Route Napoléon jusqu’à Castellane. Remontée des gorges du Verdon, passage à la Palud-sur-Verdon, le paradis des grimpeurs (alpinisme) du monde entier...
...à la sortie des gorges, Moustiers Sainte-Marie.
Connu et reconnu pour sa production de faïence, le village est classé dans "Les plus beaux villages de France"
Après avoir changé de chaussures, et gravi les 262 marches d’un escalier de pierre à flanc de colline, on arrive à la chapelle Notre Dame de Beauvoir. Vue exceptionnelle sur le village.
14 oratoires jalonnent le Chemin de Croix, ornés de carreaux de faïence réalisés par Simone Garnier.
Pour l'achat d'un service, on reviendra !
Retour à St Martin après 6h00 de selle, 156 km et D+ 2100m... mais que c'était beau !!
Dernier dimanche de libre, je m'attaque à la Montagne de Lure. Un aller-retour par Manosque et Forcalquier.
Le menu est prêt, en selle !
Il s'agit également d'une des rares montées hautes de la Provence avec le Mont Ventoux.
La Montagne de Lure est considérée comme le cousin du Mont Ventoux en raison de sa ressemblance.
La difficulté n'est pas la pente, 6% à 9%, mais plutôt sur la longueur de l’ascension 17 km.
Retour comme à l'aller par le col de la Mort d'Imbert. 6h15 de selle, 146 km et D+ 2750 m.
Mes 3 semaines de cure sont terminés, un entracte bienvenu physiquement et psychologiquement. Des heures dans la boue et les bains, des heures sur le vélo (repos actif). Cette région est une invitation à la détente et à l'évasion. Mes accus sont rechargés pour une bonne année. 



vendredi 9 mai 2014

Un fou de plus...


En s’installant pour une semaine à Aurel (Vaucluse), (du 24 avril au 1er mai) je comptais bien cumuler quelques kilomètres et me tester dans l’ascension du Ventoux.
Mais d’après le dicton provençal «N’est pas fou qui monte au Ventoux, est fou qui y retourne» alors moi, après l’avoir monté par Bédoin, je récidive deux jours plus tard par Sault…
il est fou ce type !!

Situé dans le pays de Sault, perché à 800 mètres d'altitude, ce village pittoresque est idéalement situé pour randonner en vélo autour du Mont Ventoux... et accumuler des kilomètres.
Des petites rues, des maisons anciennes aux pierres apparentes.
blotties les unes contre les autres, regroupées autour de l'église massive et la tour de son château du XII° siècle.

Inspirés par les couleurs des lavandes, des champs de céréales et les ombres des contreforts du Mont Ventoux... les peintres adorent venir travailler dans ce village.
Le Relais du Mont Ventoux nous accueille, ancien relais de poste aux murs chargés d'histoire, et bien adapté au régime des cyclistes.
Avant de s'attaquer au Géant de provence, les Baronnies nous offre un terrain de jeu magnifique, de belles côtes, et de jolies descentes nous sont promises, mais les paysages traversés se méritent !
Oublions notre moyenne et profitons de ces pittoresques villages...
...pays de couleurs...
...et couleurs du pays ?
Des kilomètres sans voiture... le paradis !
De col en col avec toujours ce Ventoux en toile de fond.
Remontée des Gorges de la Nesque sur 22 kilomètres, sans grande difficulté...seul le mistral pourrait vous contrarier...
...virage après virage nous découvrons des paysages saisissants en surplombant un canyon sauvage.
Il faut encore puiser un peu dans nos réserves pour assurer l'ultime remontée vers Aurel.
Le Mont Ventoux, son allure lunaire au sommet, son climat particulier, son impitoyable dénivelé le propulse comme un sommet mythique.
Je simule un moment de faiblesse avant attaquer le "Mont Chauve" par surprise...
Le 3ème jour, bien en jambe, je profite d'une météo favorable pour me lancer à l’assaut....
...le col de N. D. des Abeilles comme échauffement...
...je plonge sur Bédoin, et là je suis au pied du mur...
...c'est en arrivant dans la forêt que l'aventure débute, 10 kilomètres sur un pente de 9% en moyenne...
...un kilomètre avant Chalet Reynard le maillot "yone" en point de mire !
Cette montagne est là pour interdire le répit, pour maintenir le climat d'angoisse et d'incertitude !
C'est ici, dans les 6 derniers kilomètres à avaler, dans un paysage fait de cailloux et pierres plates, que ça passe ou ça casse.

«Etranger qui, pour la première fois ose fouler les pentes du Géant, viens humble et armé de courage car tu en auras grand besoin. Et si tu as le moindre doute, alors passe ton chemin et oublie à jamais ton projet insensé…»
Ce 26 avril, conditions météo, mécanique et physique optimum.
21° à Bédoin, 6° sous le panneau du sommet. Retour à Aurel par Sault (85km et D+ 2050m)
Je double la mise le 29 avril, en montant par Sault, en voilà une montée sympathique... jusqu'au Chalet Reynard...
...en compagnie de Daniel FOUR et Daniel FORTE.
Nous effectuons la descente sur Malaucène en passant sous la barrière, la route était encore fermée.
Le sommet du Mont Ventoux est occupé par l'Armée de l'Air depuis 1945. La station hertzienne a pour mission d'assurer le maintien en condition de fonctionnement optimal des réseaux hertziens Sol-sol et radio air-sol.

...pas de voitures, mais attention aux cailloux et verglas !
La semaine bien remplie se termine avec 600 km de plus au compteur, et une grosse poignée de cols.
Avant notre départ, quelques achats de produits locaux contribuent à enjoliver notre séjour.